On savait que Tonton aimait le foot, il fût le premier président de la cinquième république à n'avoir jamais fait défaut à une finale de coupe de France lors de ses deux mandats. Une présence continue, qui a rendu quasiment obligatoire par la suite d'avoir le chef de l'Etat présent au Parc des Princes puis au Stade de France lors de ce rendez-vous annuel. Très marqué par le succès populaire et sportif de l'Euro 84, il s'était aussi impliqué personnellement dans la candidature de France 98. Il s'était fendu d'une lettre jointe au dossier de candidature adressée directement à Joao Havelange, président de la FIFA, où il rappelait l'attachement de la France au football et à sa contribution par le passé et notamment que le pays était la patrie de Jules Rimet, le père fondateur de cette prestigieuse compétition. On connait tous la suite. Mais si il y a le bon côté de la médaille, il y a aussi son revers. Et à la face lumineuse de cet Euro ou de cette future coupe du monde, il y a une face sombre du football. Son double mandat seront quatorze années, rongées par l'argent facile, un affairisme galopant. Alors certes le chef de l'Etat n'a pas grand chose à voir avec ces affaires (caisses noires, déficits masqués, corruption) mais lors de son second mandat, il a tout de même soutenu Bernard Tapie contre vents et marées, probablement pour d'autres raisons que sportives, et de fait l'ancien président de la République ne facilita pas la mise à jour de la vérité dans ce scandale de matchs achetés par l'OM. Il se permettra même lui, le chef de l'exécutif, de tenter d'influer en sermonnant le procureur de la République chargé de l'instruction de l'enquête Eric de Mongolfier prenant clairement la défense de Tapie dans l'affaire OM-VA au cœur de l'été 1993. Aujourd'hui à la lueur des faits et des aveux des parties, on voit bien que ce procureur avait raison et prouvé que Tapie était un tricheur. L'affaire se finira derrière les barreaux pour Bernès et lui. Mais ceci fait partie du passé et tout le monde fait des erreurs. Peut être que Tonton était tout simplement un passionné aveuglé par la victoire de Munich et cela le dérangeait qu'on attaque les champions d'Europe ? Et oui Mitterrand était un vrai amoureux de foot et même qu'il y a joué longtemps au poste de gardien de but. Vous me croyez pas ? Alors regardez ce cliché :
Voici une photo avec son équipe du collège de Saint-Paul d'Angoulême au début des années 30, François Mitterrand est assis au premier rang et c'est lui qui porte le ballon, mais vous l'aviez reconnu j'en suis sûr. Un de ses anciens coéquipiers raconte son passé de sportif : "Il jouait gardien de but, il a occupé ce poste là pendant les trois années de la seconde à la philo (et oui on vous parle d'un autre temps où la terminale s'appelait philo). Je me souviens que comme tous les gardiens de buts il était très superstitieux. Il faisait son signe de croix avant chaque match. Il n'était pas mauvais du tout même si parfois il était un peu trop nerveux". Par contre ça c'est vraiment le truc que j'ai du mal à imaginer, Tonton nerveux sur un terrain de football ! Un genre de Gilles Rousset prêt à traverser tout le terrain pour faire justice et balancer une patate à l'adversaire qui s'est essuyé les crampons sur un copain ? En tout cas l'anecdote que j'aime bien dans cette histoire, c'est que son ancien coéquipier témoigne que l’emblème de l'équipe de Saint-Paul d'Angoulême (présent sur le revers du veston et de la casquette, accessoires indispensables de l'uniforme du footballeur de l'époque) était une rose ! Signe prémonitoire ?
En tout cas je sais pas pour vous mais de parler comme ça de François Mitterrand et de Bernard Tapie, ça m'a donné envie d'écouter du Philippe Lavil, l'artiste qui a le mieux marié les deux hommes dans sa chanson elle tricote des pulls pour personne (ah les titres des chansons des années 80) :
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